Bouteyre Pascal Bouteyre
‘Phastocl’

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« Il est difficile de faire de la mécanique lorsqu’on veut travailler avec son cœur en photographie »

Vit et travaille à Lyon

J’ai commencé très jeune par être vidéaste et projectionniste dans une maison des jeunes et de la culture. J’aimais monter des bobines énormes, faire parcourir le chemin complexe du film et donner du plaisir aux gens. J’aimais travailler avec l’image, faire le montage des films que nous avions tournés. Déjà, je racontais des histoires et posais mon regard curieux sur la vie des gens. Des bandes de film prenaient forme avec tous ces bouts d’instants de vie, ces temps de respiration, de cris, ces moments d’improvisation, ces esquisses d’histoires qui se réalisaient et qui prenaient une existence. Des moments de plaisir forts.

Très tôt j’ai pris conscience qu’un film ce n’est pas seulement plein d’images mises bout à bout. Autre chose s’en dégageait. Un signe, un message, un appel…quelque chose m’avait happé, capturé, que je me devais de découvrir.

Quelques souvenirs aussi de la chambre noire, « aux lumières rouges », où mon oncle m’a formé au développement argentique après que nous allions, ensemble, faire des prises de vue. Fabuleux moments de partage, de révélation et de création d’images photographiques.

L’art plastique et les activités manuelles accompagnaient aussi ma vie. Je dessinais des portraits, peignais, faisais du pastel sec.

A 19 ans, je me suis offert mon premier appareil argentique pour photographier des portraits et modèles que je voulais dessiner par la suite. Je me promenais continuellement avec mon appareil. Déjà prétexte pour voir, observer, scruter, le spectacle de la rue, le mouvement des personnes, le flot des reflets et images et, peut-être, encore plus, capter une esquisse, un instantané d’émotion dans l’ordinaire de scènes urbaines, scènes personnelles dans un monde kaléidoscopique, géométrique, parfait et imparfait. Je prenais et prends toujours en photo les gens dans la ville, les gens en ville…je m’autorise à poser mon regard sur des personnes inconnues, j’ose les approcher en me questionnant sur ces bribes de vie qu’elles révèlent, qu’elles découvrent sous le regard d’autrui, ou qu’elles désirent cacher peut-être ….

Mes arrêts sur image sont faits de cette découverte, de ces joies exprimées, de ces bonheurs pudiques, de ces échanges, de ces malheurs cachés, de ces tristesses à peine esquissées, de cette mélancolie… qui nous font ce que nous sommes, dans toute notre complexité et notre beauté. La vie est là, belle et triste, simple et ordinaire, fuyante et toujours en quête de liens, d’appels à l’autre, à la différence si proche.

Par moments, j’arrête ce temps, cette marche dans une ville qui nous est toujours trop grande, trop belle, trop d’inconnues indomptables. Un arrêt sur l’amour, sur ces moments de vie, que je crois être et que je rends éternels, pris dans les maillons, avec un appareil, que l’enfant que j’étais et demeure, rêve de comprendre.

La photo, au service d’un transfert d’émotions, le chemin vers un autre, une autre, des autres…que me disent-elles de ce qu’elles sont, toutes ces personnes, vues, regardées, photographiées ? que taisent-elles ? que cherche-t-on vraiment dans ces rencontres éphémères ? est-ce notre propre vie ou survie? est-ce nous-même? Une confirmation ?

Ma photographie est …..

Elle n’a pas de prétention. Témoigner du sublime dans le plus simple, dans le plus factuel. Rendre compte de l’Homme dans l’impersonnel de son environnement, de la ville, du temps…Elle se veut personnelle et prétexte à voir et revoir l’évidences. Voir l’ordinaire de ce que le vu rendu imperceptible et invisible révèle de surprises et de beautés. Se rappeler aussi de l’innocence enfantine, des simples joies de voir, de sentir et s’émouvoir. Se remémorer des temps où la curiosité, la simplicité de mon regard et mon étonnement faisaient la joie de l’enfant que j’étais.

As-tu regardé ce que tu as vu ?

Pascal BOUTEYRE,
« Phastocl »